Lorsque Arielle Dombasle entre dans un lieu clos, elle est entourée de ciel bleu, elle est solaire… On croit voir une icône en mouvement, une légende vivante… Fait-elle vraiment partie de ce monde ? Oui, comme une Marlène Dietrich qui restera dans les mémoires pendant de très longues années…
-« Pour Marlène vous avez raison » dit-elle, « elle est inoubliable et a inspiré, et inspire encore des générations de femmes. Marlène est le symbole d’une féminité mystérieuse… je l’adore».
Féminité mystérieuse… Les mots sont lâchés. Quand Arielle est là, il y a un paradoxe évident, le soleil est entré avec elle (ou est-ce plutôt la lune dans un croissant très arqué, très lumineux, très féminin ?) et il se passe quelque chose, le mystère fleurit autour d’elle, électrise et parfume les lieux. Elle est solaire mais c’est la nuit qui s’installe d’un joli bleu profond. Tout un spectacle déjà ! A propos que va-t-elle offrir comme spectacle sur la scène du Centre Culturel d’Uccle ?
Arielle me fixe avec de grands yeux de pleine lune… -« J’adore aussi
A propos d’Arielle on dit tant de choses… Le titre de son spectacle peut causer un choc : « Glamour à mort »… La presse parle d’un voyage intergalactique ou d’un voyage au pays du glam, de la pop électrique et du son latino… On dit aussi qu’elle est une fée déjantée ou plutôt un ovni…
-« C’est vrai que j’éprouve le besoin de secouer le public de sa torpeur… Je veux être une chanteuse qui apporte du plaisir. Je suis totalement surprise et très enchantée de l’accueil enthousiaste que le public me fait. Très émue quand, au passage, une dame me prend la main et la caresse… L’amour à mort, oui c’est l’histoire d’une passion mortelle, amoureuse ou religieuse… J’ai parfois la sensation de vivre mille vies en une seule…»
Mille vies… Bien sûr. Une carrière très touffue… Théâtre, télé, cinéma, shows, chansons, Crazy Horse et tout récemment la légion d’honneur…
-« Oui, au Crazy je chantais aussi, un peu dénudée mais je chantais… J’ai toujours chanté. C’est d’ailleurs l’activité artistique que je préfère depuis très longtemps.: chanter sur scène. Au Conservatoire je chantais des classiques comme Haendel et Purcell. C’est d’ailleurs ce que j’écoute aujourd’hui encore, du classique, du latino et des voix… »
-« Celle d’Yma Sumac ? » (1)
-« Entre autres… C’est une voix remarquable ! Et à propos, la vôtre n’est pas mal non plus… »
Propos recueillis par Jean-Luc Vernal.
(1) Yma Sumac est une chanteuse (mezzo-soprano) péruvienne née en 1922 et décédée en 2008 à Los Angeles. Son registre extraordinaire de 5 octaves en fait l’une des plus belles voix des temps modernes. Elle est une descendante du 23eet dernier empereur inca Atahualpa qui fut assassiné en 1513 par les Conquistadores.